SAUVETAGE DU TITAN

Bien que la vie de tout homme soit sacrée j'ai quelque peu été choqué par l'énormité des moyens déployés pour secourir les cinq milliardaires amateurs de tourisme d'exception, qui sont partis à bord d'un sous-marin, dont les experts disent qu'il ne présentait pas toutes les garanties de sécurité, pour aller explorer l'épave du Titanic.

Je n'aurais jamais osé écrire ces lignes si je n'avais lu, dans le journal Sud-Ouest du jeudi 22 juin 2013, le remarquable éditorial de Christophe Lucet qui met en perspective cette tentative de sauvetage par rapport aux faibles moyens employés pour venir au secours des migrants qui fuient leur pays dans des embarcations de fortune, tentative désespérée pour laquelle ils dépensent une partie de leur maigres moyens financiers bien supérieure proportionnellement à celle engagée par ces amateurs de tourisme d'exception.

Je ne saurais mieux que Christophe Lucet exprimer les conclusions qui semblent s'imposer  et dont je me permets d'en rapporté le contenu: "Comment ne pas comparer l'énorme armada - avions, navires, robots sous-marins - déployée pour retrouver le Titan avec les maigres moyens en garde-côtes engagés en Méditerranée pour sauver ceux qui, exploités par des passeurs, se noient chaque semaine dans l'espoir d'une nouvelle vie ? S'il n'y avait en jeu en ce moment au large de Terre-Neuve cinq vies qui valent les autres, on pourrait parler d'indécence."