samedi 3 juin 2023

 CLASH AU SOMMET DE L'ÉTAT

Emmanuel Macron et Élisabeth Borne se sont indirectement affrontés sur la manière de lutter contre le Rassemblement National. Élisabeth Borne rappelant les racines pétainistes du parti, Emmanuel Macron se plaisant à faire remarquer que tous les électeurs de Marine Le Pen ne sont pas fascistes.

Tous deux ont raison. Il est indiscutable que le Front National, ancienne appellation du Rassemblement National,  puise ses racines dans le pétainisme. Faut il rappeler que Jean-Marie Le Pen, son fondateur, était le Directeur de campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour pour l'élection présidentielle de 1965 alors que celui-ci avait été l'avocat de Philippe Pétain. Elle aurait pu aussi rappeler que ces racines ont été renforcée pendant la guerre d'Algérie par la proximité de Jean-Marie Le Pen avec l'OAS, et qui n'a jamais condamné, c'est le moins que l'on puisse dire, l'attentat du Petit Clamart contre le Général de Gaulle. Il est tout aussi indiscutable qu'il n'y a pas 41,5 % de fascistes en France dont 13.300 auraient apporté leurs voix à Marine Le Pen. Ceux ci doivent y être extrêmement minoritaires, mais Marine Le Pen séduit des gens de la "droite dure" et a su attirer, par l'apparent revirement social de son parti, les voix des ouvriers que la gauche a été incapable de conserver lorsqu'elle a voulu attirer les classes moyennes supérieures et les cadres. Ne serait-ce pas en tenant le discours d'Élisabeth Borne que l'on peut espérer réveiller ceux qui ont été dupés par les nouveaux habits du RN. 

Il est fort regrettable qu'un gouvernement qui n'a pas la majorité absolue et qui est sans cesse à la recherche de compromis, puisse afficher publiquement un désaccord entre la Président de la République et sa Première Ministre, alors qu'il aurait été si simple qu'ils s'entendent pour présenter une stratégie commune de lutte contre le RN. Ce doit être une priorité pour Emmanuel Macron car s'il s'avérait que Marine Le Pen lui succéda en 2027 l'histoire ne retiendrait que cet événement après ses dix années passées à l'Élysée.


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