mercredi 29 mars 2023

 LA GUERRE DE L'EAU A COMMENCÉ

Les dernières et inimaginables violences qui se sont déroulées ce weekend à Sainte Soline demandent une réflexion approfondie et des études scientifiques objectives.

Rappelons, et ce n'est pas nouveau, que pour disposer de suffisamment d'eau pendant les périodes de sécheresse, les agriculteurs ont, dans certaines régions, pris l'habitude de créer des réserves d'eau en hiver.

Dans le Gers par exemple, pays de collines, les agriculteurs créent des retenues collinaires, c'est à dire qu'ils captent les eaux de ruissellement sur le flanc des collines pour les stocker pendant l'hiver. Cette eau de ruissellement aurait rejoint les rivières en quasi pure perte.

Dans les régions de plaine comme dans les Deux Sèvres, cela n'est pas possible. L'eau ne ruisselle pas sur le sol, elle y pénètre pour alimenter les nappes, notamment les nappes phréatiques. Les agriculteurs pour constituer des réserves puisent, pendant l'hiver, dans les nappes pour remplir leurs "bassines". Ces réserves sont alimentées par des eaux qui par migration souterraine auraient alimenté des zones humides que l'on cherche à préserver en raison de leur utilité pour sauvegarder la biodiversité. Là est toute la différence.

Ce qui est surprenant est que sur le journal Sud-Ouest du lundi 27 mars 2023, le Président de Région, Alain Rousset, demande "l'avis des scientifiques" pour apaiser les tensions. Comment ? Pourquoi ne l'a t-on fait plus tôt ? Il est évident que la construction de ces bassines qui imperméabilisent une partie du sol et qui puisent l'eau dans la nappe ont une incidence sur l'environnement. La question est de savoir si c'est acceptable. Seuls les scientifiques, et en particulier les hydrogéologues, sont capables de mesurer cette incidence et de chiffrer les risques pour que les décideurs politiques puissent se prononcer sur l'acceptabilité de la construction de ces bassines.

Nous avons la chance d'avoir en France un organisme, le BRGM (Bureau de Recherche Géologique et Minière) dont la compétence est mondialement reconnue. Comment a t-on pu laisser se créer ce différent entre les écologistes et les agriculteurs au sujet de l'emploi de l'eau quand on dispose d'un tel outil ? Il y a déjà eu un mort en Lot et Garonne et un homme entre la vie et la mort en Deux sèvres. Le temps presse! 


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