jeudi 16 décembre 2021

 LE SCRUTIN DE LA NOUVELLE CALÉDONIE

Pour la troisième fois la Nouvelle Calédonie a voté pour décider de son avenir, veut elle rester française ou devenir indépendante ? Les Kanaks, majoritairement indépendantistes, n'ont pas pris part au vote en raison du deuil du aux nombreux décès consécutifs à la contamination par le covid-19. Le résultat du scrutin est alors faussé, mais l'est-il autant que l'on peut le croire ?

Le premier scrutin en 2018 avait donné 56,67 % des voix favorable au maintien dans la sphère française, avec une participation de 81,01 %, soit 45,90 % du corps électoral. En 2020 ces chiffres passaient respectivement à 53,26 % pour 85,69 % de votants soit 45,63 % du corps électoral. En 2021, à cause d'une abstention record, due au boycott des Kanaks, dont la majorité et non la totalité est favorable à l'indépendance, 43,9 % d'électeurs se sont présentés aux urnes et 96,49 % d'entre eux ont refusé l'indépendance, ce qui correspond à 42,36 % du corps électoral.

Compte tenu des conditions dans lesquelles s'est déroulé ce dernier scrutin, ces chiffres semblent être significatifs d'une certaine stabilité.

Dit autrement, si tout le corps électoral s'était rendu aux urnes, pour que les indépendantistes deviennent majoritaires, il aurait fallu que plus de 94 % des abstentionnistes votent pour l'indépendance. Ce ne paraît pas être l'hypothèse la plus probable.

On peut alors se poser la question de savoir si le deuil a été la seule motivation des Kanaks ou si la crainte d'une défaite probable ne les avait pas fait avoir recours à une sorte de subterfuge, d'autant plus qu'ils avaient annoncé qu'ils ne reconnaîtraient pas le verdict des urnes. Cela ne rappelle-t-il pas quelques manœuvres "trumpiennes" ?

Notons aussi, et cela n'est pas négligeable, que 16 % de la totalité des électeurs n'était pas habilités  à prendre part au scrutin car ils n'étaient ni présents ni descendants d'habitants sur l'île lors des accords qui ont conduit à ces trois consultations. Il est donc à peu près certain que ces nouveaux résidents sont majoritairement opposés à l'indépendance.

Il reste donc à souhaiter que les statuts qui vont être écrits avant 2023 permettent de préserver le calme, que Michel Rocard a réussi à maintenir pendant 33 ans avec les accords de 1988, en respectant tous les calédoniens quelle que soit leur origine ethnique. 

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