dimanche 30 mai 2021

L'EUROPE ET LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE

La sécurité routière dépend du comportement des conducteurs, de la qualité des véhicules, du réseau routier et de la réglementation.

Les principales causes d'accident, concernant le comportement des conducteurs sont la vitesse, l'endormissement et l'alcool.

L'Union Européenne vient de prendre la décision d'équiper les véhicules de boîtes noires, autrement appelées mouchards, et de détecteur d'endormissement et de limiteur de vitesse "intelligent".

On voit bien que dans ce domaine, l'Union Européenne peut agir sur les automobilistes, les constructeurs automobiles, mais pas sur les états membres. Il n'est pas question d'imposer à toute l'Europe une harmonisation de la vitesse maximum alors  que cette dernière est l'une des principales causes de la gravité des accidents. Ne serait-il pas plus intelligent de limiter la vitesse sur les routes en fonction de leur qualification et de ce fait limiter la vitesse des véhicules lors de leur construction (par exemple vitesse maximum + 20km/h que l'on pourrait considérer comme une survitesse de sécurité). Mais on comprend bien que l'Allemagne opposera son véto pour protéger la construction de ses surpuissante voitures de luxe.

Concernant l'augmentation des performances des dispositifs de sécurité sur les véhicules, cela va dans le bon sens et l'on pourrait certainement faire beaucoup mieux en s'inspirant des progrès qui ont été faits pour la mise au point de la voiture autonome.

Là où le bat blesse c'est lorsque l'on exige que les véhicules soient équipés de boîtes noires. Il s'agirait, paraît-il d'enquêter sur le comportement des conducteurs, sans que ce dispositif soit utilisé pour permettre à la police de prononcer des sanctions ou par les assureurs pour mener leur enquête après un accident. Ne soyons pas naïf, si dans un premier temps il en sera ainsi, par la suite l'envie de consulter ces boîtes noires sera trop grande pour que police et assureurs ne cherchent pas à les utiliser légalement en agissant auprès des pouvoirs publics dont on ne peut se prononcer sur l'évolutions de leurs intentions.

En général lorsque l'on veut mener une enquête on confie cette mission à un organisme spécialisé qui définit un échantillon de conducteurs représentatifs, les sollicite pour avoir leur accord afin d'analyser leur comportement. C'est ainsi qu'est conçu l'audimat, pourquoi ne pas pratiquer ainsi ?

Un conducteur raisonnable accepterait facilement de participer à cette enquête de manière anonyme en faisant équiper son véhicule d'une boîte noire mais devrait, dans la plupart des cas, refuser d'être équipé de ce dispositif par les pouvoirs publics craignant plutôt d'être espionné qu'utile à l'amélioration de la sécurité routière.

La sécurité routière dépendant de bien des facteurs, on ne peut se priver de mettre en cause la responsabilité des pouvoirs publics pour l'entretien et la signalisation des routes ainsi que la limitation de vitesse et tout reporter sur les automobilistes en permettant aux constructeurs de fabriquer des véhicules surpuissants, tout en reconnaissant les importants progrès qui sont faits dans le domaine de la performance des dispositifs de sécurité.  

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