vendredi 19 mars 2021

 PRINCIPE DE PRÉCAUTION OU PRÉCAUTION PAR PRINCIPE ?

J'emprunte ce titre à un invité de l'émission "C'dans l'air" du 16 mars 2021, traitant de la suspension de la vaccination avec le vaccin Astra Zénéca.

cette suspension est due au fait que 30 cas de thrombose ont été constatés après vaccination sans qu'une relation certaine ait pu être établie entre ces accidents et la vaccination.

30 cas sur 5 millions de personnes vaccinées en Europe et 20 million au Royaume Uni, soit un risque de 0,00012 %. Quel est l'acte que l'on peut entreprendre sans courir un risque aussi faible, sachant aussi que le risque de faire une thrombose en dehors de toute intervention médicale est supérieur. Si ce risque était avéré et que toute la population française se faisait vacciner il y aurait alors potentiellement moins de 100 morts alors que le covid-19 tue, actuellement dans notre pays, environ 400 personnes par jour. Ainsi chaque délai de réflexion d'un jour avant de rétablir la campagne de vaccination est potentiellement responsable de 400 décès supplémentaires.

Évidemment ce raisonnement peut paraître discutable car nous ne disposons pas de suffisamment de vaccins pour assurer dès maintenant une vaccination de masse, mais il me semble que cette approche méritait d'être présentée.

Pour ajouter un peu plus d'incertitude à la décision d'interruption de la campagne de vaccination qui a été prise, je citerais un exemple qui me touche de près:

C'était il y a environ un mois, un ami mosellan de 74 ans aurait souhaité se faire vacciner, mais il n'a pu le faire car son tour n'était pas venu. Ceci ne l'a malheureusement pas empêché de faire une double embolie pulmonaire, dont il est ressorti guéri. Je me pose la question suivante: s'il avait été vacciné, aurait-il été pris en compte parmi ceux pour lesquels on soupçonne que le vaccin a provoqué une thrombose ?

Tout cela n'est pas sérieux ni statistiquement défendable. Le principal effet d'une telle décision politique sera de créer un manque de confiance supplémentaire en la vaccination. Il serait maintenant souhaitable que les pouvoirs publics offrent la possibilité d'être vacciné à toute personne en faisant la demande pour atteindre le plus vite possible une immunité de masse.

À force de précautions on joue à se faire peur. Lorsque les chercheurs font des découvertes, ceux qui ont la charge de les développer  deviennent craintifs et timorés face souvent à une hiérarchie plus que prudente, il faut dire à leur décharge que l'aspect procédurier de la société n'aide en rien à accélérer le progrès.

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