dimanche 13 décembre 2020

 UN PAYS DE COMMERÇANTS

Une enquête récente vient de montrer qu'au niveau des mathématiques, les élèves français de CM1 sont les derniers en Europe et, à l'international, avant derniers juste devant le Chili. Quel désastre !

Il y a peu, le repêchage pour le CAPES de mathématiques s'est fait pour des candidats ayant obtenu des notes bien inférieures à la moyenne.

Pourtant nous avons de forts brillants mathématiciens dont celui qui, il y a peu, a obtenu la médaille Fields, Cédric Villani.

Tout se passe comme si seuls les passionnés puissent réussir et que l'enseignement était incapable de faire atteindre aux élèves français un niveau simplement moyen.

On peut et on doit critiquer cet enseignement, mais on ne peut exonérer de ces critiques les parents des élèves. Nombreux sont ceux qui sont prêts à dépenser des fortunes pour inscrire leurs enfants dans de grandes écoles de commerce privées. Ah ! ce commerce, le rêve, apprendre à acheter bon marché, vendre cher, en payant avec parcimonie ceux que l'on dirige et qui ne savent pas compter puisqu'on ne leur a pas appris à l'école.

Nous devenons un pays qui est particulièrement capable de vendre ce qu'il ne produit pas puisque notre industrie est à la dérive et que nous ne formons pas de personnel technique de haut niveau pour la redynamiser.

Pour ceux qui n'ont pas les moyens d'accéder à ces écoles de commerce, restent les lettres. C'est déjà bien. Mais lettres et mathématiques ne sont pas antagonistes, la preuve en est faite par le fait que les plus forts en math sont loin d'être les plus mauvais dans le domaine littéraire.

On ne peut se passer ni de lettres ni de mathématiques. L'enseignement de qualité est un enseignement équilibré, notamment dans le primaire. Le secondaire doit permettre, tout en entretenant cet équilibre, de voir poindre des compétences et des intérêts particuliers chez les élèves. Le supérieur doit en faire des spécialistes.

Ces propos peuvent laisser à penser que les métiers sont oubliés. Je m'inscris en faux contre cette affirmation. Le métier quel qu'il soit ne doit pas priver l'individu, quelle que soit sa compétence, d'une formation générale qui lui permette d'atteindre le plus haut niveau dont on le croit capable.

Si l'excellence  ne peut être que pour quelques uns, la compétence dans un domaine et la culture générale doit être pour tous. Ce n'est que comme cela qu'une démocratie peut fonctionner car elle est alors constituée d'un ensemble de personnes éclairées qui ont pour but, par leur compétence, de se rendre utiles à la société.

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