lundi 10 août 2020

LE PRÉSIDENT A LE GOÛT DU RISQUE

Après la catastrophe qui a endeuillé le Liban, Emmanuel Macron a été le premier Chef d'État à se rendre à Beyrouth. C'est un geste fort d'amitié franco-libanaise.
Il est aller dire là-bas ce que le peuple souhaitait entendre et ce que tout le monde sait, le pays est entre les mains de dirigeants corrompus.
Fallait-il le dire ?
Que cela soit dit est une bonne chose, qu'un Chef d'État étranger le fasse en est une autre.
La diplomatie est quelque chose de très compliqué, certains prompts à le critiquer pour ingérence ne lui reprochent-ils pas de ne pas parler des droits de l'homme lorsqu'il va en Chine ?
Mais d'une manière plus pragmatique:
À l'intérieur du pays nombreux seront ceux qui le critiqueront et qui se demanderont où est l'intérêt de la France dans cette affaire, pendant que d'autres, souvent les mêmes, lui reprocheront  de se prendre pour le justicier du Monde ou de pratiquer une nouvelle forme de colonialisme.
À l'international, nombreux seront les Chefs d'État qui lui reprocheront une forme d'ingérence et de vouloir une fois de plus se donner trop d'importance et ayant essayé, après s'être pris pour le leader de l'Europe, vouloir être le phare du monde.
Un minimum de prudence aurait voulu qu'il ait obtenu l'aval de l'ONU, non pour aller à Beyrouth, mais pour le contenu des paroles qu'il a prononcé.
Peut être a-t-il choisi de s'exprimer dans une zone à risque comme l'avait fait François Mitterrand à Sarajevo, ou se faire plaisir en se mêlant des affaires d'un pays étranger ami de la France, comme l'avait fait le Général De Gaulle en proclamant "vive le Québec libre". Une manière en quelque sorte de laisser une place dans l'histoire.
Je ne sais, mais une chose est certaine, il n'aurait certainement pas apprécié qu'un Chef d'État étranger vienne, sur notre territoire, s'exprimer au moment des manifestations des Gilets Jaunes.

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