vendredi 10 mars 2017

VISION SIMPLISTE DU PAYSAGE POLITIQUE

Il est confortable lorsque l'on veut comprendre un phénomène, et surtout essayer de le faire comprendre de tenter de le simplifier. Il me semble que c'est ce que fait actuellement la plupart des analystes et commentateurs politiques.
Ils nous expliquent qu'à la traditionnelle séparation entre gauche et droite, sans s'y substituer, une nouvelle distinction existe entre ceux qui sont pour une vision ouverte du monde, et donc acceptent la mondialisation, et ceux qui au contraire se renferment à l'intérieur de leurs frontières.
Cette vision permet donc de définir quatre ensembles : la gauche "ouverte" représentée par Manuel VALLS, la gauche "fermée" avec Jean-Luc MELENCHON, la droite "ouverte" de François FILLON et la droite "fermée" de Marine LE PEN. C'est ainsi très simple, il reste à souhaiter l'alliance de la droite "ouverte" et de la gauche "ouverte" pour voir apparaitre Emmanuel MACRON, soit disant porteur d'idées nouvelles.
Ainsi, bien que réducteur, ce raisonnement parait logique et sans faille, à ceci près qu'il prend pour hypothèse qu'il n'y a pas d'autre modèle social que la société capitaliste ultralibérale basée sur toujours plus de travail, de rentabilité, de croissance infinie et de partage des richesses de manière plus ou moins équitable, suivant les cas, mais pour ce qui concerne ce que nous avons connu jusque là, c'était plutôt moins que plus.
Ils oublient ces grands analystes politiques, et je crains que ce ne soit volontaire, qu'il y a une autre vision de la société qui prend en compte l'avènement du numérique, l'énorme puissance de cet outil, la raréfaction du travail, le fait que la croissance ne peut être infinie et qu'au centre de tout débat et de projet politique, l'homme et son bonheur doit occuper la première place.
Il y a pourtant à gauche comme à droite des personnalités qui prospectent cette voie, je pense à Benoît HAMON et à Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET. Peut-être oublient-ils quelques aspects du problème, mais j'espère que leur raisonnement constituent les prémices d'une réflexion qui deviendra majoritaire.
Sortons enfin, avec les moyens énormes dont nous disposons, de cet impératif jusque là universellement reconnu qui fait passer le travail pour une nécessité absolue alors que ce n'est qu'un moyen de faire progresser la société et les biens dont elle a besoin. Ne pensons pas qu'il doit être la valeur repaire comme du temps du communisme, ou la règle imposée par le christianisme "tu gagneras ton pain à la sueur de ton front", pensons plutôt à son étymologie qui nous renvoie au supplice du pal.
Cela dit je ne fais aucunement l'apologie de l'inactivité ni de la fainéantise et pense que le travail nécessaire doit être effectué par tous, également réparti et fournir des produits équitablement distribués.
La question n'est pas de rien faire, mais de faire ce qu'il faut avec les outil dont on dispose et que chacun y prenne sa part.

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