lundi 13 mars 2017

PASSEISTES, RINGARDS ET TIMORES

Cette campagne pour l'élection présidentielle est vraiment incroyable et son déroulement imprévisible.
Initialement il y avait l'extrême droite, la droite unie et la gauche éclatée entre ceux que l'on appelait les "archéo-socialistes" et les socio-démocrates. Puis on a vu apparaitre parmi les "gros candidats" ceux qui ont refusé de passer par les élections primaires., Marine LE PEN à l'extrême droite, Jean-Luc MELENCHON à "la gauche de la gauche" et Emmanuel MACRON à ce qui paraissait ressembler à un centre très élargi, et ceux qui s'en remettaient aux voix de leurs électeurs potentiels, et là sont apparus de vraies fractures à droite comme à gauche. A droite sous la pression des événements et à gauche en raison de l'impossible entente entre "les frondeurs" et le reste du Parti Socialiste qualifié de social démocrate par les uns et de social libéral par les autres.
Au fil du temps les différents commentateurs et analystes politiques ont du s'adapter, et le cas le plus intéressant, lorsqu'on regarde l'évolution des commentaires est celui de Benoît HAMON.
Initialement on ne parlait même pas de lui, puis, le sérieux avec lequel il a essayé de bâtir un projet innovant, l'a amené à gagner la primaire de la gauche. Alors qu'il était considéré comme le prototype de l'archéo-socialiste, partisan de la lutte des classes, bien imprégné des théories marxistes, il est devenu utopiste. Maintenant il a franchi une étape supplémentaire, son projet serait simplement irréaliste car il est trop  en avance, il correspondrait à la société telle qu'elle pourrait être en 2050.
Ce serait donc un danger de savoir se projeter dans l'avenir car certains, ou plutôt certaine comme Christine KERDELLANT, n'hésitent pas à brandir le drapeau rouge en disant qu'en cas d'un duel au second tour de la présidentielle avec Marine LE PEN, il serait le seul candidat susceptible de perdre.
Ainsi on ne peut mieux personnaliser l'immense majorité qui a peur de l'avenir, qui accepte parfois contre son gré la loi du capitalisme ultra libéral, qui refuse de se projeter en 2050, qui ne veut pas prendre en compte l'énorme évolution de la société sous la pression de l'économie numérique.
C'est avec une telle attitude que le pouvoir échappe aux politiques pour passer entre les mains d'ensembles plus modernes et plus audacieux comme les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon).
Lors des débats des primaires ils n'étaient que trois à essayer de se projeter dans l'avenir: à gauche Benoît HAMON, à droite Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET et chez les Verts Jean-Luc BENHAMIAS. Les deux premiers ont été discrédités par leur propre camp, l'une en essayant de la faire passer pour une illuminée, pour ne pas dire plus, et en lui offrant une place imperdable aux législative, l'autre en lui collant l'étiquette d'apparatchik pendant que le troisième s'est lui même plus ou moins marginalisé par son attitude un peu trop détendue et son aspect dilettante lors des débats.
Pour conclure j'emprunterai simplement à Nathalie KOSCISKO-MORIZET la dernière phrase qu'elle a prononcée lors de la primaire de la droite:" Le recyclage c'est bien pour les déchets, ça l'est beaucoup moins pour les idées"

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