vendredi 7 octobre 2022

 AUTRES TEMPS, AUTRES PRATIQUES

Édouard Balladur avait établi une règle suivant laquelle les ministres, ou autres personnalités importantes proches du pouvoir, devaient démissionner s'ils avaient des démêlés avec la justice. Les gouvernements qui lui ont succédés ont appliqués cette règle y compris, comme ce fut le cas d'Angelino Morelle pour une ridicule affaire de cireur de chaussure en 2014.

Les raisons  invoquées par Édouard Balladur étaient que tout Ministre devait être exempt de tout reproche et de tout soupçon, les intéressés, sans avouer leur faute éventuelle, se retranchaient derrière le besoin de préparer leur défense et d'être dans l'impossibilité d'accomplir leur tâche, particulièrement importante en toute sérénité.

Même en 2017, Emmanuel Macron a appliqué cette règle en ne reconduisant pas François Bayrou, celui qui avait largement contribué à son élection, à son poste de Garde des Sceaux, car il était soupçonné de détournement de fonds publics en ayant utilisé pour son parti les services de personnes rémunérées par l'Europe dans le cadre de leurs fonctions.

Ce n'est plus le cas. Coup sur coup, le Secrétaire Général de l'Élysée, Alexis Kohler et le Ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, ont à leur tour des comptes à rendre à la Justice. Ils ne démissionnent pas, le Président de la République les soutient.

Nous avons la chance d'avoir en France, pour remplir les plus hautes fonctions de l'État, des surhommes présumés innocents, qui peuvent affronter les tribunaux en toute sérénité en préparant leur défense, tout en accomplissant le travail particulièrement difficile et absorbant que leur fonction exige.

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