samedi 15 octobre 2022

 RÉFORMISTES ET RÉVOLUTIONNAIRES

Rarement ces dernières décennies la fracture entre réformiste et révolutionnaires a été aussi importante.

Les grèves des raffineries ont partagé les français en deux parties sensiblement égales, 40 % approuvent les grévistes et 42 % les critiquent, mais une forte majorité comprend que les salariés se battent pour augmenter leurs revenus tout en condamnant ces grèves en raison de la gène qu'elles génèrent, et surtout qu'une poignée d'individus puisse paralyser tout un pays, sans pour cela apprécier que le gouvernement réquisitionne certains travailleurs en grève.

Mais sur le plan syndical et politique, la fracture est bien plus profonde. La CGT ne veut absolument pas se satisfaire des avancées qu'elle obtient par la négociation et fait monter les enchères dans le but de rendre tout accord impossible. Sur le plan politique, LFI emboîte le pas et profite de la situation pour exiger des augmentations de salaire. À l'opposé, la CFDT, toujours prête à négocier se satisfait, au moins provisoirement compte tenu du contexte actuel, des avancées obtenues  pendant que les alliés de LFI au sein de la NUPES font preuve, à quelques exceptions personnelles près, d'une discrétion remarquable.

Au moment ou notre pays, comme tous les pays européens, affrontent de grandes difficultés, notre position s'affaiblit alors qu'elle était loin d'être la plus mauvaise.

Cet état de fait pose la question de savoir s'il est opportun qu'une revendication légitime s'exprime dans ces moments particulièrement difficiles pour le pays, et surtout si ce moment est le  mieux choisi pour faire preuve d'intransigeance.

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