LA GUERRE EN UKRAINE

Ce qu'il se passe actuellement en Ukraine est extrêmement grave et préoccupant. Vladimir Poutine vient de reconnaître l'indépendance de deux provinces prorusses du Donbass et les aide militairement à lutter contre leur propre pays pour confirmer leur indépendance. Un peu comme si la France avait aidé la Catalogne face au pouvoir central espagnol.

Mais le malaise est plus profond, et ce pour plusieurs raisons.

- Un membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU, la Russie, se permet de bafouer le droit international qu'il devrait faire respecter.

- Les États-Unis ont montré la faiblesse de leur menace face à un dictateur prêt à tout se permettre. Avoir la première puissance militaire du monde et refuser de contraindre un pays agresseur de respecter l'un de ses protégés est inadmissible.

- L'Europe a montré les limites de la diplomatie face à un régime totalitaire et a pu constater que son grand allié, les États-Unis était complètement démuni et n'avait aucune envie de la protéger

L'heure est donc grave, notamment pour l'Europe qui dépend en partie de la Russie sur le plan énergétique et qui ne dispose d'aucune force de défense sérieuse, sauf à considérer que l'un des pays de l'Union Européenne, la France, dispose de l'arme atomique.

Il est indispensable que l'Union Européenne se dote d'une force de défense à la mesure  de son poids économique et qu'elle cesse de compter sur les États-Unis pour la protéger. Il est aussi indispensable qu'elle acquiert son indépendance énergétique. Le problème est qu'elle  a au moins vingt ans de retard, période pendant laquelle la Russie, son dangereux voisin, s'est suréquipée militairement. L'Europe restera donc un nain sur ce plan pendant encore vingt ans et devra assister en spectatrice aux effets des ambitions expansionnistes des pays sous régimes autocratiques.

De plus, les États-Unis ont montré par leur attitude dans cette crise, comme en Afghanistan, qu'ils étaient incapables de s'engager militairement pour faire respecter le droit des démocraties face aux dictatures. Il y a donc fort à parier qu'une action de la Chine face à Taïwan se traduirait de la même manière que celle de la Russie face à l'Ukraine.

Encore un événement qui signe le recul des démocraties face aux régimes dictatoriaux.