dimanche 28 juin 2020

VIRAGE DÉLICAT

Emmanuel Macron a dit qu'il voulait se réinventer pour la deuxième partie de son quinquennat.
Il est, parait-il, atteint de la frénésie de la consultation pour savoir s'il doit  changer de Premier Ministre, faire un référendum, dissoudre l'Assemblée Nationale ou démissionner.
- Difficile de changer de Premier Ministre lorsque celui-ci s'est bien comporté en période très difficile de pandémie et dont la cote de popularité a significativement augmenté. Mais le conserver parait peu compatible avec un changement de politique.
- Faire un référendum pose de toute manière un réel problème. S'il s'agit de poser une question  à laquelle il faudra répondre par "oui" ou "non" il doit craindre que la réponse soit "non", l'obligeant ainsi à démissionner. S'il s'agit d'un questionnaire à choix multiple, issu des propositions de la Convention Citoyenne, cela ressemblera plus à une enquête qu'à un référendum. Ce sera alors reconnu comme une fuite devant cet obstacle.
- La dissolution de l'Assemblée Nationale lui assurera d'une manière quasi certaine la perte de la majorité à cette assemblée l'obligeant ainsi à accepter une cohabitation.
- Démissionner pouvait passer jusqu'à il y a peu pour une bonne idée car pour l'élection présidentielle qui s'en suivrait, l'opposition démantelée comme elle l'est n'aurait que peu de chance de l'emporter. Il avait donc là la possibilité de se relégitimer. Mais maintenant qu'Édouard Philippe, qui n'a toujours pas adhéré à LREM et  qui ne fait qu'appliquer une politique de droite, en étant malgré cela de plus en plus populaire, pourrait bien avoir envie d'accéder au poste suprême.
Ce serait alors une situation particulièrement cocasse où au moment où un virage social devait avoir lieu, de voir un Président de la République, clairement de droite en remplacer un qui, avançant masqué, faisait déjà une politique de droite, parfois, sous la contrainte, légèrement saupoudrée de mesures sociales. 

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