mardi 11 décembre 2018

EMMANUEL MACRON PEUT ET DOIT FAIRE MIEUX.

Face à la fronde des gilets jaunes, Emmanuel Macron a du, contre son gré, prendre des mesures d'apaisement. Seront-elles suffisantes ? Rien n'est moins sûr.
Se rendra-t-il enfin compte qu'à toujours vouloir maîtriser l'heure de ses décisions il a laissé se développer un mouvement qu'il aurait pu contrôler s'il avait su apprécier l’ampleur du mécontentement qui l'a provoqué. Après plusieurs semaines d'hésitation il en a été réduit à accorder plus que la rue ne le lui avait demandé initialement, sans pour cela lui donner satisfaction. C'est une énorme erreur d'appréciation, c'est une faute politique.
Quoiqu'il en soit, il a fini, non seulement, par adopter un profil bas qui lui va si mal, ce qui a du beaucoup lui coûter, mais aussi prendre des mesures qui s'apparentent à un certain bricolage pour donner l'impression de ne pas se dédire.
-Le SMIC ne sera pas augmenté, mais ceux qui perçoivent que ce modeste revenu recevront un complément de rémunération qui, ne venant pas des entreprises, viendra nécessairement de l’État. Comptera-t-il dans le calcul de la retraite du salarié ? Quel impôt viendra compenser la dépense ainsi générée ? La question reste entière.
-Une prime de fin d'année ne sera pas attribuée, mais pourra éventuellement l'être suivant ce que les entreprises décideront en fonction de leurs possibilités et, certainement, de la volonté qu'elles auront d'aider le pouvoir en place.
-Les heures supplémentaires seront défiscalisées et de ce fait exonérées de charges pour les entreprises et d'impôt pour les salariés. Bien que cette mesure sera certainement très appréciée, force est de constater que c'est, d'une part une curieuse façon de lutter contre le chômage en permettant aux entreprises, avec l'accord des salariés, de ne pas recruter sur des postes qu'elles pourraient pourvoir et, d'autre part un manque à gagner pour l’État qui ne percevra aucune recette.
-Suppression de l'augmentation de la CSG pour les retraités percevant une pension inférieure à 2000€. Cette mesure laisse de coté les autres retraités qui ont été les seuls, à l'occasion de la réforme de la CSG, à connaître une perte de revenu.
Il y a dans toutes ces mesures des oublis importants et des artifices permettant de ne pas aller chercher l'argent où il se trouve, alors qu'il aurait été si simple
-Tout en supprimant l'ISF d'obliger ceux qui y étaient soumis à placer au moins le montant de cet impôt dans des PME françaises, sans compter simplement sur leur bon vouloir ou leur sens civique.
-De taxer les mouvements de capitaux
-De faire la chasse à l'évasion fiscale
-De lutter au niveau européen pour empêcher l'optimisation fiscale
-De taxer les énergies polluantes en ne se contentant pas des voitures particulières.
Au lieu de cela, pour préserver les entreprises, les gros revenus, les délinquants fiscaux et les acrobates de la finance, on préfère solliciter l'aide de l’État et le priver de revenus tout en voulant diminuer le montant des charges sociales, dont on nous rebat les oreilles en répétant sans cesse que la France est la championne du monde quant à leur montant.
Sans le dire, Emmanuel Macron ne se dirigerait-il pas vers le revenu de base universel pour éviter de demander un effort aux entreprises et au grand capital ?  Quelle surprise ! Il ne resterait plus qu'à s'entendre sur la manière de financer cette prestation. Ce n'est pas un détail et là je crains que les discutions deviennent assez houleuses!!!

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