jeudi 20 décembre 2018

ATTENTION AUX FAUSSES BONNES IDEES

Parmi les revendications qui vont être débattues pendant trois mois suite aux manifestations des gilets jaunes,deux d'entre elles me paraissent devoir être abordées avec une extrême précaution.
Il s'agit de deux idées qui à priori sont frappées du sceau du bon sens démocratique mais qui peuvent, si on n'y prend garde et si les débats sont maladroitement conduits, aboutir à des prises de décisions extrêmement dangereuses. Je veux parler du référendum d'initiative citoyenne et du scrutin à la proportionnelle.
- Référendum d'initiative citoyenne:
Quoi de plus démocratique que de demander l'avis de chacun sur tous les sujets y compris ceux de société, et pourtant, rappelons nous qu'en 1981 la France a aboli la peine de mort contre l'avis du plus grand nombre. De ce fait, il semble que ce genre de question et toutes les questions d'éthique, comme par exemple l'euthanasie et l'eugénisme, doivent plutôt être confiées à un conseil de sages, pour éviter à notre société de faire quelquefois de grands pas en arrière.
Il en va de même, mais cela est moins grave, pour des mesures qui peuvent plaire au plus grand nombre tout en étant contradictoire comme par exemple la baisse des impôts et l'accroissement des prestations sociales.
- Scrutin proportionnel:
La encore, quoi de plus normal que dans une assemblée les membres qui la composent soient élus en proportion du nombre d'électeurs qui ont voté pour eux. Et pourtant, posons nous la question de savoir pourquoi la France résiste mieux que bien d'autres aux poussées extrémistes. Uniquement à cause du scrutin majoritaire à deux tours.
Si maintenant il s'agit de savoir si celui qui accède aux plus hautes fonctions doit l'être à la proportionnelle ou à la majorité absolue, regardons les résultats obtenus:
* à la proportionnelle, celui qui prend le pouvoir n'a en général qu'une majorité relative. Il peut de ce fait avoir une écrasante majorité contre lui qu'il peut, suivant les institutions,soit museler à son gré soit être incapable de contrôler. Rappelons nous les deux exemples opposés d'Hitler et de Pinochet. Ainsi se fait le lit du totalitarisme voire du fascisme.
*à la majorité absolue à deux tours, celui qui est élu a obtenu, en fin de scrutin, plus de voix que la totalité de celles de ses adversaires.
Dans le premier cas on risque avoir à la tête de l'état un candidat refusé par la majorité des électeurs. Ce peut être le plus dangereux, sans bien sûr que ce soit une certitude, mais, faut-il courir le risque?
Dans le second cas on doit se contenter du moins mauvais, sachant qu'il peut aussi parfois être le meilleur.
Cela ne veut pas dire que dans le cadre d'une élection des membres d'une assemblée la proportionnelle soit aussi dangereuse, mais peut-être que, par soucis d'efficacité, il faut la pratiquer avec modération.

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