samedi 17 février 2018

SERVICE OUI !... MILITAIRE NON !

Emmanuel Macron, contre l'avis de la commission que le gouvernement avait mise en place, crée le "Service National". Sa durée sera de trois à six mois, sera-t-il partiellement militaire ou non ?
Le service militaire ne se justifiait que lorsque les jeunes pouvaient être appelés pour défendre le pays, parfois, malheureusement, pour défendre des causes perdues comme la décolonisation. On n'avait pas besoin alors de spécialistes comme c'est le cas actuellement. Il avait deux autres avantages, le premier était d'éviter de n'avoir qu'une armée de métier qui, en cas de putsch militaire fomenté par quelques généraux ambitieux était facile à mobiliser alors que l'on pouvait compter sur les appelés pour résister à ces activistes, le deuxième était de permettre aux jeunes de tous horizons de se rencontrer, et de faire ainsi découvrir à chacun l'étendue des différentes classes sociales qui composent le pays.
En dehors de cela, et j'espère que ce sont mes souvenirs bien lointains du début des années 60 qui en sont la cause, tout était négatif.
On y découvrait les abus de pouvoirs de certains gradés subalternes autoritaires et incompétents, des brimades parfois physiques, comme l'obligation par rétorsion d'accomplir des exploits sportifs souvent hors de portée de celui qui avait l'obligation de les réaliser, la tentation de fumer par la distribution de tabac du plus bas de gamme qui soit, "l'apprentissage obligatoire de la cuite" comme l'écrit si bien Bruno Dive dans son éditorial du journal Sud-Ouest du jeudi 15 février.
Les classes sociales qui se mélangeaient au début du service militaire se reconstituaient après pour en tirer des avantages de classe. Les sursitaires occupant les bureaux fournissaient des fausses permissions, les sportifs affectés au Service des Sports distribuaient de faux Brevets Sportifs qui donnaient droit à des permissions, les paysans tenaient les cuisines et nourrissaient abondement leurs amis, les sans emploi devenaient fourriers et se partageaient les bonnes chaussures de marche et les vêtements chauds et confortables. Les plus aisés payaient les moins riches pour prendre à leur place leurs tours de garde. Est-ce parce que l'un et l'autre étaient satisfaits que cela était raisonnable ?
On attachait de la valeur à des choses inutiles telles "faire le lit au carré", balayer sans cesse la cour en automne dès qu'une feuille tombait, se lever très tôt pour parfois se pavaner la journée ou tout un weekend sur un lit, marcher au pas, etc.
Non vraiment je ne voudrais pas que nos jeunes connaissent cela. Ca ne serait en aucun cas leur rendre service, car je suis certains que bien d'anciens appelés ne sont pas toujours très fiers du comportement qu'ils ont eu pendant leur service militaire.
Par contre, vu l'état dans lequel se trouve une partie de notre jeunesse, que l'on prenne conscience que des décisions sont à prendre, c'est indiscutable. Eduquer ces jeunes, les remettre dans le droit chemin, leur donner le sens des valeurs, ce n'est vraiment pas le rôle des militaires, ils sont incompétents, tout simplement parce qu'ils ne sont pas formés pour cela.
Qui pet alors s'en charger? Les enseignants et les éducateurs sportifs par exemple, aidés par des psychologues.
Comment s'y prendre ? Il est nécessaire que toutes les classes sociales soient mélangées et que la durée de mixité sociale ne soit pas trop longue pour éviter que des chapelles ne se recréent. Pourquoi ne pas prévoir trois périodes de un à deux mois en trois endroits différents ce qui aurait l'avantage de faire connaitre aux jeunes les différences géographiques et climatiques ainsi que les habitudes locales de nos si diverses régions.
Le manque d'activité étant une cause de bien de déviances comportementales il serait important que les emplois du temps soient bien remplis en utilisant les matinées pour inculquer à ceux qui ne les connaissent pas les principes de base d'un comportement civique, ainsi que son utilité et ses bienfaits. Les après midi permettraient de s'occuper d'œuvres caritatives ce qui aiderait souvent les bénévoles à accomplir les tâches que l'Etat leur délègue par nécessité&, faute de moyens.
Quand accomplir ce service ? La scolarité étant en France obligatoire jusqu'à 16 ans, pourquoi ne pas étaler ces périodes de service civique de 14 à 16 ans ?
Quant à l'hébergement, c'est un vaste débat. Où loger ces jeunes ? Dans le pensionnats des établissements scolaires pendant les vacances, mais il n'en reste pas beaucoup. Comment aborder le problème de la mixité ? Ce ne sont pas des questions secondaires, il faudra y réfléchir très sérieusement.

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