mardi 11 avril 2017

CLASSE MOYENNE - CLASSE FOURRE-TOUT

Deux événements en les rapprochant m'ont particulièrement surpris.
Lors des actualités de France 3, au cours de la séquence "Au  plus près de...", Nathalie DELOYE rencontrait une famille de la classe dite moyenne à Mamers dans la Sartre. Son revenu mensuel était de 1800 €, chacun des parents travaillait en CDI, mais de toute évidence à temps partiel, ce couple avait deux enfants.
Emmanuel MACRON veut exonérer de taxe d'habitation les classes moyennes, c'est à dire les contribuables dont le revenu mensuel est inférieur à 5000 € par foyer.
Quel rapport entre un foyer de deux personnes disposant de 5000 € par mois et une famille de quatre personnes n'ayant que 1800 € mensuels pour vivre ?  Coefficient 5,5 par personne !
Oser dire que cette dernière fait partie de la classe moyenne est proprement scandaleux, ce sont pour moi des pauvres bien que leur revenu se situe au dessus du seuil de pauvreté. (petite réflexion en passant: il suffirait de diminuer le niveau de ce seuil pour qu'il y ait officiellement moins de pauvres en France.)
Parler de classe moyenne, éventuellement au pluriel sans plus de précision, de riches, de pauvres n'a aucune signification. La société est plus variée et complexe que cela. L'exemple que j'ai pris le prouve et pourtant je ne crois pas avoir choisi les cas les plus extrêmes.
Jean-Luc MELENCHON parle de quatorze niveaux de revenus pour définir des seuils d'imposition. Ne pourrait-on pas essayer de faire la même démarche pour tenter de clarifier la situation de manière à mieux percevoir les différentes catégories définies en fonction de leur niveau de vie ? Ne pourrait-on pas trouver une formule, et pour cela les nombreuses têtes pensantes qui hantent nos ministères pourraient être sollicitées, qui prenne en compte quelques données essentielles comme l'héritage, le revenu mensuel, la taille de la famille, etc. et considérer qu'au cours d'une vie, même sans changer fondamentalement d'emploi, on n'appartient pas systématiquement à la même classe sociale ?
Pour illustrer mon propos, je prendrai l'exemple d'un jeune couple qui gagne simplement et correctement sa vie et dont la carrière va se dérouler, je dirai comme au siècle dernier. Ce ménage passe par plusieurs phases: un certain confort avant le premier enfant, puis quelques difficultés au fur et à mesure que la famille s'agrandit pour devenir parfois un réel problème lorsque les enfants font des études supérieures, souvent loin du domicile parental, pour être ensuite bien à l'aise quand les enfants quittent le foyer alors que leurs revenus se sont accrus et pour enfin à la retraite connaitre de nouveau une baisse de ressources qui peut, petit à petit être compensée par une diminution des besoins ou des coûts des loisirs, ce qui n'est pas le cas en ce qui concerne la nécessité parfois d'être assisté.

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