mardi 10 mai 2016

NEOPATERNALISME

Récemment Yves CALVI dans l'émission "C'dans l'air" a mis en débat le sujet suivant: "Les français heureux au travail". Cette émission m'a paru remarquable à bien des titres, qualité des participants, variété de leurs spécialités et reportages filmés.
L'un de ces reportage montrait une entreprise, une "Start-up" bien sûr, où il y avait une "responsable du bonheur" qui avait fait décorer les bureaux avec des tableaux en perspective et en trompe l'œil, et qui avait également fait installer une salle de détente avec coin repos, jeux vidéo, coin fitness, table de ping-pong etc. De plus, chaque fin de mois les anniversaires du mois en cours étaient fêtés. Quel joli club, quelle belle famille!
Je n'ai pu m'empêcher de penser au début du xx° siècle où les maitres des aciéries et des houillères accueillaient des mains d'œuvres peu qualifiées, souvent d'origines étrangères, polonaises ou italiennes notamment en leur offrant l'hébergement en cité avec un petit jardinet pour qu'ils puissent cultiver leurs légumes, un coin pour élever le cochon et une basse cour, leur permettant de se nourrir en faisant de doubles journées au sortir de la mine, car leur salaire, seul, ne leur permettait pas de survivre. Autres accessoires, l'un utile, l'école, l'autre plus discutable, l'église, mais il fallait bien nourrir aussi les esprits, puisque comme l'expliquait Nicolas SARKOZY, le prêtre était plus qualifié que le maître pour enseigner la morale.
Cette comparaison peut paraître hasardeuse, je le conçois, mais les deux attitudes génèrent à la fois une dépendance à l'entreprise et une effraction de la personnalité des employés.
Passons sur ce qui c'est passé il y a un siècle, mais actuellement quel est le but poursuivi? Donner l'impression que l'entreprise est le graal pour l'employé. Que celui qui ne s'intègre pas dans ce système de type "colonie de vacances" s'exclut de lui même et de ce fait mette l'entreprise à l'abri de procédures de licenciement  et de créer un esprit de corps ou de clocher, quand, d'autre part ceux qui sont les adeptes de ce système luttent contre le communautarisme.
Vraiment ce genre de "patron" aura tout essayé, on a connu les trails, les sauts à l'élastique et autres exploits ridicules pour exclure les plus faibles, les plus timides mais aussi les moins dociles qui avaient trop de personnalité pour apprécier ces comportements et qui risquaient aussi d'exercer leur esprit critique contre les décisions de ceux qui les commandaient.
Il n'appartient pas au chef d'entreprise d'organiser les loisirs de ses employés, notamment pendant le temps de travail. Il doit simplement faire en sorte que ceux-ci soient heureux de travailler au sein de son entreprise en ayant un travail intéressant et motivant, en leur permettant d'évoluer et de donner leur avis, quand ils en ont, sur l'amélioration de l'organisation et de la marche  de l'entreprise. Ceci s'appelle simplement de la reconnaissance.
En fin de compte je retiendrai surtout de cette émission l'intervention du psychologue Philippe GABILLIET qui a donné les clés de l'approche du bonheur. Elle tient en quatre verbes principaux qui animent la vie: être, avoir, faire et savoir. Le bonheur résiderait en un juste équilibre entre ces actions et comportements. A chacun de trouver sa voie, à l'intérieur comme à l'extérieur de sa vie professionnelle sans le secours de ceux dont les intentions ne sont pas toujours de rendre service.

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