samedi 14 janvier 2023

 LA RÉFORME DES RETRAITES: UNE TRAHISON

En 2017 Emmanuel Macron, quoique bénéficiant de circonstances favorables, a été élu Président  de la République sur son programme qui comprenait notamment la réforme des retraites. Cette réforme devait être systémique, par points, plus juste et ne comporter qu'un seul régime au lieu des quarante deux existants, ce qui n'excluait pas de repousser l'âge de cessation d'activité.

En 2022 il n'a pas été élu sur un programme, qui lui a été reproché de ne pas présenter (tout au plus au cours d'un voyage a t-il lancé l'idée d'un départ en retraite à 65 ans), mais seulement pour éviter que la France ne tombe au main de l'extrême droite.

Maintenant qu'il est élu et ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée Nationale, il est obligé de compter sur les voix des LR pour faire passer ses réforme s'il veut éviter que sa Première Ministre ne soit contrainte d'appliquer le 49/3, dont elle ne peut abuser inconsidérément.

La réforme des retraites est devenue de ce fait une réforme paramétrique dont le seul repère est un équilibre budgétaire. Le COR a fait trois simulations sur cet équilibre budgétaire en prenant comme hypothèse une croissance de 0,7 %, de 1 % et de 1,3%. Le gouvernement s'appuie sur le chiffre le plus pessimiste et les syndicats sur le plus favorable ce qui est en partie à l'origine du désaccord sur le déficit à long terme des caisses de retraites.

Il est probable qu'antérieurement à 2020 Emmanuel Macron n'envisageait pas une réforme aussi sévère pour les travailleurs, mais le "quoiqu'il en coûte" lors de la pandémie du covid 19 qui a creusé notre dette déjà importante,  l' incité à agir sur les retraites, non seulement pour vouloir équilibrer le budget des caisses de retraites, mais également pour participer à l'amélioration du budget de la nation. Il faut bien par un moyen ou un autre compenser les baisses d'impôt.

La faiblesse des syndicats ne leur permettra pas de faire revenir le gouvernement sur l'âge de départ en retraite. Mais, syndicats et gouvernement craignent des mouvements spontanés incontrôlables. C'est en jouant sur ce risque que les syndicats doivent pouvoir obtenir des améliorations importantes allant vers plus de justice, moins de précipitation et adaptation des métiers aux fins de carrières.

Les leviers en sont la formation tout au cours de la vie active, la retraite progressive, la prise en compte de la pénibilité de chaque tâche et non de chaque branche d'activité, le ralentissement du passage de 42 à 43 ans de cotisations.

Vaste programme de revendications qui devrait se traduire par d'importantes luttes pendant une bonne partie de ce début d'année.

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