vendredi 21 février 2020

ACHETER LA PAIX SOCIALE, OUI MAIS AVEC QUEL ARGENT

Les conflits sociaux se multiplient depuis dix-huit mois. Après les Gilets Jaunes et la brève interruption du "Grand débat", la réforme des retraites, mal préparée, a mis le feu aux poudres.
Les syndicats occupent la rue, les avocats, les enseignants, le personnel soignants manifestent, les pompiers affrontent les forces de l'ordre. Il n'y a pas que les soit disant privilégiés bénéficiant de régimes de retraites spéciaux qui manifestent leur mécontentement.
Le gouvernement n'arrive même plus à faire s'asseoir autour de la même table les différents partenaires sociaux. La paix sociale est compromise. Il appartient au pouvoir en place de la rétablir car c'est la première condition nécessaire à la bonne marche et au progrès d'un pays.
Mais la paix sociale, vu l'état dans lequel se trouve notre pays ne peut se décréter, il y a fort à parier qu'elle doive s'acheter.
Les Gilets Jaunes ont déjà montré que 17 milliards d'euros ne suffisaient pas à les calmer et depuis, si l'on ajoute toutes les dépenses indispensables pour éradiquer la pauvreté, avoir des enseignants correctement rémunérés, des jeunes bien formés, une justice efficace, une population bien soignée, une recherche performante, ce n'est pas avec des impôts directs, que tous les gouvernements successifs se sont acharnés à faire baisser, qu'il sera possible de régler ces multiples problèmes.
Les moyens financiers sont donc à chercher ailleurs.
Nous avons la chance de vivre dans un pays riche, où le patrimoine des particuliers est cinq fois supérieur au montant de la dette nationale, qui pourtant est énorme.
Cette fortune privée est fort inégalement répartie puisque notre pays compte 41 milliardaires et est de ce fait mieux doté en grosses fortunes que la moyenne des autres pays. C'est aussi chez nous que les dividendes versés aux actionnaires sont parmi les plus élevés et que les PME paient proportionnellement plus d'impôts que les multinationales.
Régler ces nombreux problèmes est donc du domaine de la volonté politique. La seule question à se poser est de savoir quel est le but poursuivi par le pouvoir en place.
Il ne s'agit pas de répartir la misère en saignant les retraités, en résorbant le chômage pour créer des travailleurs pauvres, en demandant aux seules classes moyennes  d'assurer la solidarité envers les plus pauvres au risque de se retrouver parmi eux. Il s'agit tout simplement de mieux répartir la richesse qui existe sans pour cela prétendre que la seule alternative au capitalisme, lorsqu'il est débridé est le collectivisme.
À d'autres moments de l'histoire, lorsque le pays était moins riche, d'autres dirigeants ont su imposer un progrès social.
Actuellement il semble que certains députés de la majorité prennent conscience du problème puisque huit d'entre eux proposent de taxer plus fortement les riches pour éviter de prévoir un âge pivot pour avoir accès à la pension de retraite à taux plein.

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