samedi 17 août 2019

LES ESCLAVES SE REBIFFENT

Il y a déjà bien longtemps que j'ai comparé certaines sociétés, qui ne font appel qu'à des autoentrepreneurs, à des négriers et ceux qui sont obligés de travailler pour elles à des tâcherons.
J'ai à cette époque essuyé pas mal de critiques de personnes trouvant mon expression exagérée.
Devant la dérive dont sont victimes les livreurs de repas qui gagnent de moins en moins bien leur vie,
qui ont des amplitudes de journées de travail de plus en plus longues, qui prennent de plus en plus de risques pour effectuer de plus en plus de livraisons dans un minimum de temps, qui n'ont aucune garantie d'emploi, qui n'ont aucune couverture sociale, oui ! je persiste et signe.
Dans son éditorial du journal Sud-Ouest du jeudi 14 août 2019, Christophe Lucet fait une analyse proche de la mienne. Il fait appel au civisme en constatant fort justement que chacun de nous est responsable en acceptant de payer les services de moins en moins cher. Mais je crains que cet appel ne soit qu'un vœux pieux. Les pouvoirs publics doivent légiférer pour interdire l'exploitation des plus démunis, ce qui nous conduit à une régression sociale où les inégalités ne font que se creuser.
Les "négriers" ne cessent de s'enrichir et les "nouveaux esclaves" de s'appauvrir. S'ils arrivent par leur bataille à s'émanciper, ils deviendront les nouveaux "marrons", mais pour la société dans laquelle nous vivons, ce sont toujours les "négriers" qui sauront tirer les marrons du feu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire