jeudi 7 avril 2016

"NUITS DEBOUT"

Depuis le 31 mars on assiste à d'importantes manifestations place de la République à Paris sous l'appellation "Nuits Debout"
De quoi s'agit-il? D'une manifestation de mécontentement qui couvait depuis longtemps et dont le détonateur a été la Loi Travail. Il était facile de comprendre lors d'interview de manifestants que les importants défilés organisés contre cette loi mobilisaient des mécontentements bien au delà de ceux qu'elle avait générés.
Ces manifestations qui se tiennent régulièrement chaque nuit sont à rapprocher des mouvements des "Indignés" d'il y a cinq ans en Espagne, au  Portugal et qui dénotent un manque total de confiance dans les gouvernements qui sont accusés d'avoir confisqué le pouvoir pour une petite minorité, et fait en sorte que nos sociétés occidentales n'ont plus de démocratique que le nom.
A y regarder de plus près, comment peut-on expliquer ce décalage de cinq ans entre l'Espagne, le Portugal, la Grèce de Syriza et la France, pays dont il faut rappeler qu'elle est à l'origine des idées défendues par les indignés, puisque le regretté Stéphane HESSEL a été le premier à populariser ce concept.
Je crois qu'il faut y voir encore l'habileté de notre Président. Dans  les pays ou "le coup de barre à droite"a été violent, les indignés se sont rapidement mobilisés. Mais en France où le néolibéralisme a été appliqué à doses homéopathiques, le réveil a été beaucoup plus lent.
Il faut dire à leur décharge que les dirigeants espagnols, portugais et grecs n'avaient pas le choix, l'Europe leur imposait d'aller vite, sans ménagement, alors que la France pouvait, en raison de son importance en Europe et surtout du fait qu'elle est la seule détentrice d'une vraie force militaire, prendre son temps, sans risquer de réelles sanctions.
Le temps gagné par les uns, c'est à dire le pouvoir, met les autres, c'est à dire les manifestants, dans une fâcheuse posture car les événements douloureux que nous avons connus permettent, par le biais de "l'état d'urgence", d'exercer vis à vis de ces manifestants des moyens de contrôle et de rétorsion plus efficaces qu'il y a simplement un an.

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