mardi 31 juillet 2018

UN PREMIER MINISTRE COMME LES AUTRES

Sous la V°République, la plupart des premiers ministres n'ont eu qu'une idée en tête: devenir président de la République. Deux seuls y sont arrivés : Georges Pompidou et Jacques Chirac, mais bien d'autres sont allés jusqu'à se présenter à l'élection suprême, souvent contre le président qu'ils avaient servi.
Lorsqu'Emmanuel Macron a  choisi Édouard Philippe, tous les hommes politiques, les commentateurs et les politologues ont dit que ce devait être pour lui une bonne surprise car, gravitant dans l'ombre d'Alain Juppé, il a toujours été dit, qu'en cas d'élection de ce dernier Édouard Philippe n'aurait pas été son premier choix comme premier ministre. Dans ces conditions tout ce beau monde s'est accordé pour dire qu’Édouard Philippe, dévoué bec et ongles à Emmanuel Macron ne viendrait jamais le concurrencer et, jusqu'à présent, on pouvait penser qu'il n'existait qu'en raison du choix de l'actuel Président.
Mais, l'affaire Benalla a révélé un nouveau personnage. Face aux questions des Députés, Édouard Philippe s'est montré habile, assez convaincant, calme, posé et a révélé une maitrise des dossiers et de l'expression orale qu'on ne lui connaissait pas. Quel contraste avec le Président qui lui s'est montré provocateur, avec une attitude que l'on peut qualifier soit de gamin dans une cour de récréation, soit de shérif, soit encore de chef de bande.
Sur cet événement quelle différence a-t-on pu constater au niveau du respect de l'auditoire, de la qualité des arguments avancés et de la maitrise de l'intervention alors qu’Édouard Philippe se trouvait face à l'opposition et qu'Emmanuel Macron se donnait en spectacle parmi les siens tout acquis à sa cause.
A ce moment là, même si l'on n'apprécie pas le pouvoir en place, comme c'est mon cas, on se sentirait plus rassuré si c'était le Premier Ministre qui était à la tête du pays.    

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