dimanche 29 juillet 2018

LE PLUS ANCIEN DANS LE GRADE LE PLUS ELEVE

Bien souvent lorsqu'on veut distinguer quelqu'un d'une manière positive on choisit le plus ancien dans le grade le plus élevé.
C'est ce qu'il vient de se passer dans l'affaire Benalla qui ébranle l’Élysée. Mais au lieu d'une distinction flatteuse, c'est une responsabilité peu glorieuse qu'on vient d'attribuer à Patrick Strzoda, il serait à lui seul responsable de tous les dysfonctionnements  que l'on reproche dans cette affaire, et notamment d'avoir pris des sanctions peu sévères à l'encontre d'un individu, qui était coupable d'actes de violence, dans des conditions douteuses, en étant intervenu à la place du service d'ordre dans une manifestation au cours de laquelle il disposait d'attributs laissant supposer qu'il appartenait aux forces de police alors qu'il n'était qu'observateur.
Après une longue carrière sans histoire, Patrick Strzoda pouvait, sans autre préjudice que le fait d'avoir pour une seul fois mal accompli la tâche qui lui était confiée, constituer le coupable idéal, puisqu'à 66 ans il est à deux mois de la retraite.

1 commentaire:

  1. Tout individu ayant une intelligence équilibrée aura compris que fondamentalement, on a là un cas assez commun : un homme arrivant à un pouvoir a récompensé un autre homme lequel, pris dans les ors de la République, s'est permis des choses qu'il n'aurait pas dû commettre et pour lesquelles il devait avoir un certain sentiment d'impunité.
    Par ailleurs, l'homme du pouvoir, le Président, n'a pas eu à son égard les exigences qu'il a eu pour d'autres, lui accordant une sorte de droit à rester un électron libre.
    Pas de quoi fouetter un chat.
    Il n'y a pas eu mort d'homme, détournement de fonds ou autres turpitudes dont furent particulièrement familiers les opposants qui ont fait monter la sauce à l'aide et avec le soutien actif de médias qui n'ont eu, dans cette affaire, que des intervenants à charge et jamais à décharge.
    Exemples plus que parfait dans les deux émissions quotidiennes de Cdanslair et sur LCI le soir.
    La lâcheté de ces journalistes vitupérant dans le sens du vent est évidente : aucun ne va jusqu'au bout de son raisonnement car si on a une Affaire d'Etat, cela doit impliquer, dans nos nouveaux temps de transparence, une démission du Président.
    Qui a osé la demander ? Personne. Et pour deux raisons :
    a : muni d'un minimum d'intelligence, ces médias savent parfaitement qu'ils ont poussé le bouchon bien trop loin et seraient ridicules avec une demande de démission
    b : ces médias savent également qu'une telle requête entraînerait une réélection, coûteuse, avec une chance remarquable que Macron repasse au deuxième tour face aux incompétents notoires que sont les Mélanchon, les Wauquiez, les Le Pen et autres Hamond ou Hollande.
    Ce qui est réellement inquiétant dans toute cette histoire :
    - cette unanimité des médias à aller dans le même sens, dans l'exagération, dans le sordide de l'argumentaire alors même que le travail du journalisme est quand même de présenter le pour et le contre.
    Il a manqué des Goldnagel et Brunet dans cette "affaire" !
    - ce retard de réaction à l'allumage de la part de l'Elysée probablement un peu tétanisé par un Président absent et qui a cru devoir marcher sur des oeufs. Va falloir revoir tout cela.
    - enfin, il n'est pas exclu qu'il y a eu quelques anonymats d'institutions officielles souhaitant écarter un "chouchou" qui commençait à les leur "briser menu" (© Audiard-Ventura).
    Bref : on a eu là un exemple frappant des dérives de la nature humaine vers le médiocre, la lâcheté, le suivi populaire.
    Qui sera le Voltaire qui nous dira tout ça avec lucidité ?

    RépondreSupprimer