lundi 30 septembre 2019

LE DERNIER PRESIDENT

Au moment où les journalistes et les commentateurs politiques établissent le bilan des années Chirac après la mort de ce dernier, on entend à peu près toujours les mêmes commentaires.
C'était un homme près des français qu'il aimait et dont il était aimé, c'était un animal politique, un vrai lutteur, qui avait connu la trahison, aussi bien parce qu'il en avait été victime que parce qu'il l'avait pratiquée, il craignait les manifestations de rues, il a bien représenté la France à l'étranger mais par contre il a peu réformé le pays, c'était le dernier Président d'une autre époque.
En effet, il a peu réformé le pays, mais s'il y a une réforme d'importance que l'on peut lui attribuer, ainsi qu'à son dernier Premier Ministre de cohabitation, Lionel Jospin, c'est le quinquennat et la réforme du calendrier des élections législatives qui ont lieu en même temps que l'élection présidentielle et pour la même durée de mandat.
C'est certainement pour cela que l'on peut considérer qu'il est le dernier Président de la République d'une autre époque.
C'est le dernier Président dont le Premier Ministre était réellement chef de gouvernement, car étant élu pour sept ans, le Président devait affronter au moins deux élections législatives. Il était de ce fait moins exposé qu'actuellement. Depuis, et Nicolas Sarkozy l'a bien souligné, le Premier Ministre n'est qu'un collaborateur du Président de la République, et de ce fait ce dernier est plus exposé et directement responsable de l'intégralité de la politique du pays.
Mais pourquoi droite et gauche se sont si bien entendues pour transformer le septennat en quinquennat et revoir le calendrier des élections législatives ? Tout simplement parce que Lionel Jospin comme Jacques Chirac voulaient avoir, étant certains d'être élus Présidents, une Assemblée Nationale à leur botte pour la totalité de la durée de leur mandat, de manière à mener, pensaient-ils, à leur guise la politique qu'ils désiraient.
On en voit le résultat. Les électeurs, dans l'impossibilité d'intervenir pendant la durée du mandat, trainent les pieds et attendent avec impatience la prochaine élection présidentielle pour sanctionner le Président et espérer voir arriver une nouvelle politique, à moins qu'ils ne manifestent violemment dans la rue leur désapprobation.
On a beaucoup critiqué en son temps la cohabitation, mais les deux Président qui l'ont connue ont été réélus et pendant les périodes de cohabitation, contrairement aux prévisions, la marche du pays n'était pas plus laborieuse qu'elle  ne l'a été depuis.

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