dimanche 15 septembre 2019

LE COQ ET LES PESTICIDES

Un récent procès vient de condamner un couple à payer des dommages et intérêts à une propriétaire d'un coq dont ils se plaignaient, car ce volatile les dérangeait tous les matins par son réveil bruyant. C'est là tout le problème de cohabitation entre certains urbains voulant s'installer à la campagne et autochtone habitués à mener une vie leur permettant de profiter de leur basse-cour et de ... ses nuisances.
La conclusion serait donc d'exiger que les nouveaux arrivants s'adaptent au milieu qu'ils ont choisi d'occuper. Ce paraît être du bon sens.
Mais, ce bon sens a ses limites lorsqu'il s'agit de pesticides appliqués par des exploitants agricoles qui épandent leurs produits, comme ils le font depuis longtemps, près d'habitations nouvellement installées.
Un débat actuel traite des distances à respecter entre la zone d'application des pesticides et les nouvelles résidences.
Il est à craindre que ce débat soit stérile, car il semble que personne, y compris les scientifiques, ne soit capable de fixer cette distance de sécurité tant les paramètres à prendre en compte sont nombreux: qualité du produit, mode d'épandage, conditions climatiques...
Pourquoi alors ne pas envisager de créer un écran entre les exploitations et les nouvelles habitations ? Un écran végétal serait en même temps un témoin permettant d'apprécier la dangerosité des produits utilisés.
Pour cela, il faudrait peut-être envisager que le permis de construire ne puisse être attribué que si cet écran fait parti du projet. Mais alors, qui doit en avoir la charge ? le vendeur ou l'acheteur ?
Tout est possible, on peut considérer que le vendeur bénéficiant d'énorme plus-value par la conversion des ses terres agricoles en zone  habitable devra prendre cette dépense en charge, comme on peut tout aussi bien décider que  le nouvel arrivant   doit payer les dispositions nécessaires à sa protection. Peut-être même qu'aucune décision de cet ordre ne doit être prise et que cela fasse l'objet de négociations entre le vendeur et l'acheteur.
Souhaitons simplement que ce débat ne soit nécessaire que pour une période transitoire pendant laquelle les agriculteurs continueront d'utiliser, faute de mieux, des produits dangereux, en attendant que les industriels veuillent bien se pencher rapidement sur ce problème pour mettre à la vente des produits moins nocifs et que les chercheurs imaginent d'autres méthodes culturales.

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