samedi 28 septembre 2019

LE CASSE-TÊTE DE LA REFORME DES RETRAITES

Sur le plan de l'équité, il est difficile de ne pas être intellectuellement d'accord avec le projet de réforme des retraites afin de ne plus avoir qu'un régime plus équitable. Il paraît qu'une grande majorité des français souscrit à ce projet.
Mais, où le chose se gâtent, c'est lorsque l'on entre dans les détails.
Sans intervenir dans le débat de fond, qui est largement au dessus de mes compétences, je me contenterais de faire quelques constatations et de poser deux questions, plutôt embarrassantes.
- Quelques constatations:.
Les avocats et les cheminots descendent dans la rue pour préserver leurs avantages, mais ces avantages ils les doivent à deux phénomènes opposés.
Les avocats ont une caisse de retraite bénéficiaire car ils sont, pour le moment, au nombre de quatre actifs pour un retraité. C'était la situation que connaissait la France du travail lorsque la retraite de la Sécurité Sociale a été mise en place. On peut comprendre les avocats, mais qu'en sera-t-il de leur répartition démographique à l'avenir ?
Les cheminots eux, partaient pour certains à la retraite à 50 ans, cet âge a été reporté à 52 ans. Ils veulent garder leur statut, on les comprend, mais leur caisse de retraite est déficitaire et c'est l'argent des contribuables qui vient la renflouer à hauteur de 5 milliards d'euros. Est-ce normal ?
Si maintenant on regarde le problème des fonctionnaires, vouloir les aligner sur le régime général reviendrait à prendre en compte leur salaire des 25 meilleures années au lieu des 6 derniers mois. Comme cette manière de calculer leur retraite serait très pénalisante il leur est proposé de prendre en compte leurs primes pour le calcul de leur retraite, ce qui n'est pas le cas actuellement. Mais, où le bat blesse c'est lorsque l'on sait que certains fonctionnaires comme les mieux rémunérés de l'équipement perçoivent des primes d'honoraires parfois supérieures à leur salaire, alors que les enseignants n'ont aucune prime. Les uns ne veulent pas prendre le risque de perdre éventuellement de l'argent, les autres refusent systématiquement d'en perdre. On les comprend.
- Passons maintenant aux questions...qui fâchent.
Est-il normal qu'un salarié payé au SMIC pendant toute sa vie, qui a eu de ce fait une existence difficile, doive à la retraite subir une nouvelle sanction en se retrouvant parfois au dessous du seuil de pauvreté ?
A la retraite, les gens sont en principe inactifs, s'ils continuent de travailler c'est soit par confort, soit par nécessité. Dans ces condition si l'on considère que tous les retraités sont "payés à ne rien faire" pourquoi certains gagnent beaucoup plus que d'autres ?
Ces questions sont volontairement provocatrices, mais elles ont pour but de faire toucher du doigt la nécessité pour les syndicats d'exiger des garde-fous pour qu'à la retraite chacun puisse vivre décemment et que si la retraite par point peut à priori paraître être une bonne idée, peut-être faut-il penser à valoriser les points de certains et s'assurer que le calcul de ce point d'indice se fasse sur des bases non pénalisantes pour les retraités.
Un dernier point que les représentants syndicaux devraient avoir en permanence présent à l'esprit est que le but recherché est que la retraite par répartition permette de verser des pensions donnant la possibilité de vivre dignement. Si ce n'était pas le cas, un complément de retraite par capitalisation deviendrait indispensable, il ne serait pas accessible à tous et prendrait progressivement de plus en plus d'importance, jusqu'à finir par remplacer la retraite par répartition                                                 C'en serait fini de la solidarité 

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