dimanche 5 août 2018

LES FAIBLESSES DE L'ADMINISTRATION

Les participants à l'émission de télévision"C'dans l'air" sur La 5 du mercredi 1° août ont profité du sujet traitant de l'abandon d'Autolib à Paris pour expliquer comment les collectivités locales, et plus globalement l'administration, était à la merci des très grosses entreprises privées.
Anne Hidalgo, Maire de Paris a mis fin à sa collaboration avec Vincent Bolloré  qui lui fournissait les services de voitures en partage, appelé Autolib. Elle a été amenée à prendre cette décision car Vincent Bolloré estimait qu'il perdait 40 millions d’euros par an et réclamait 250 millions d'euros à la ville de Paris. Le contrat étant rompu, les choses devraient se plaider.
Face à cette situation, les économistes présents à cette émission ont élargi le débat en traitant du sujet du P.P.P. (Partenariat Public Privé), très pratiqué par les communes pour de gros investissements.
Sans entrer dans les détails, il faut retenir de leurs conclusions sans appel, que l'administration est très mal armée face aux juristes et services contentieux des grands groupes industriels, et que de ce fait les contrats présentent le plus souvent quelques failles mises à profit par ces grands groupes pour porter des réclamations d'un coût exorbitant.
Ainsi, à l'époque où il est question de diminuer l'importance du budget de l'état, et notamment de saigner la fonction publique, on se rend compte que celle-ci est déjà incapable d'affronter les grands groupes industriels avec qui elle passe des marchés.
Ne faudrait-il pas plutôt se poser la question de la nécessité de recruter du personnel hautement qualifier au sein de l'administration, quitte à y mettre le prix, pour éviter que les deniers publics soient pillés par des industriels sans scrupules qui ne rêvent que de contentieux, d'avenants, de réclamations pour engranger d'énormes bénéfices, après avoir obtenu des marchés en pratiquant des prix qu'ils savent ne pas pouvoir tenir.
Il me vient à l'esprit ce que disait Gérard Filoche, ancien député socialiste et Inspecteur du travail, au moment de l'affaire Cahuzac : "si on recrutait 200 inspecteurs des impôts, on éviterait l'évasion fiscale, et leur salaire serait largement compensé".
Il en est certainement de même pour les marchés publics, pourquoi ne créerait-on pas une cellule hautement spécialisée chargée de porter assistance à toute collectivité passant des marchés publics d'une certaine importance.     

1 commentaire:

  1. Plutôt que d'engager des fonctionnaires dont le statut reste particulièrement avantageux, on peut quand même évoquer le simple fait pour les administrations régionales ou parisiennes d'engager les services de cabinets pointus comme KPMG, Deloitte, qui sauront défendre les beefsteaks de l'Etat, leurs réputations étant mises en jeu ! Certes, les honoraires sont élevés mais à tout le moins, moins de frais récurrents qu'avec quelques centaines de nouveaux fonctionnaires.

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