mercredi 6 novembre 2019

LUTTER CONTRE LES DÉSERTS MÉDICAUX

Bien des maires de petites communes déploient des trésors d'habileté pour attirer les médecins afin de remplacer ceux qui arrivent, souvent très tard, en fin de carrière.
Le gouvernement a pensé imposer aux jeunes médecins de s'installer pour quelques temps en zones rurales. Pour le corps médical on a eu l'impression que cette proposition s'apparentait à un sacrilège.
Il n'y a pourtant rien de choquant, et j'ai déjà écrit à ce sujet, car la médecine française, bien que libérale, a une particularité : les recettes sont privées et les dépenses socialisées. Ainsi, un médecin, sauf s'il ose pratiquer les dépassements d'honoraires, ne voit jamais ses patients critiquer ses honoraires. C'est donc un confort que peu de professions libérales connaissent, et ce confort est du au fait que l'État français, par le biais de la Sécurité Sociale, prend en charge la plus grande partie des dépenses de santé. Les médecins n'ont donc pas à affronter la concurrence de leurs collègues. Cette situation de faveur ne mérite-t-elle pas quelques efforts en début de carrière ?
Il y a peut-être une autre manière de combler les déserts médicaux. Il existait autrefois avant l’École de Santé des Armées un établissement qui s'appelait Santé Navale. Les études étaient prises en charge par l’État et les étudiants logés et rémunérés, ce qui les obligeait de servir l'armée pendant dix ans avant de pouvoir s'installer en cabinet. Pourquoi, sur ce même principe ne créerait-on pas une "École de Santé Rurale" où les étudiants seraient également rémunérés et qui devraient, après obtention de leur diplôme, travailler dix ans en milieu rural?
Cette solution aurait un double avantage, combler les déserts médicaux et permettre à ceux qui n'ont pas les moyens de les financer, de faire de longues études pour en fin de parcours obtenir le titre de Docteur en médecine.
On objectera, évidemment, que si une telle solution était envisagée, ses bienfaits ne seraient perceptibles que dans une dizaine d'années. C'est alors qu'il serait intéressant, à titre provisoire, pour les dix années qui resteraient sans solution, d'imposer aux jeunes médecins de chaque promotion, de donner par exemple trois ans de leur début de carrière pour résoudre le problème des déserts médicaux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire