vendredi 13 novembre 2015

L'ARAIGNEE ET LES FOURMIS

Je me suis remémoré le plan du tramway de Bordeaux tel qu'il était dans la première partie du siècle dernier et me suis amusé à le comparer à celui du tramway actuel.
A cette époque ce plan ressemblait à une toile d'araignée. Il y avait un réseau urbain et un réseau suburbain. Le réseau urbain était constitué de lignes à disposition radiale partant du centre de Bordeaux (place Jean JAURES) et desservant les "barrières", ainsi que de deux autres lignes circulaires empruntant l'une les Cours et l'autre les Boulevards. Cette disposition permettait de desservir l'ensemble de la population de la ville comme l'araignée cherche à intercepter toutes les proies à portée de sa toile.
Le réseau suburbain prolongeait au delà des "barrières" le réseau urbain en desservant toutes les banlieues, quelques fois très éloignées, comme Léognan ou Gazinet, si bien que ce moyen de transport était utilisé pour aller passer les après-midi des week-end à la campagne. Ces lignes s'apparentaient aux fils de la toile d'araignée qui ont pour effet de fixer cette dernière à l'environnement comme la banlieue de Bordeaux était accrochée à la métropole.
Actuellement il est fort désagréable de constater la pauvreté du réseau tel que nous le connaissons y compris avec la construction de la future ligne D.
L'actuel plan du tramway bordelais s'apparente au tracé laissé par un nid de fourmis dont les occupants, navigant d'une manière aléatoire, s'arrêtent aux endroits où les proies sont les plus faciles. En effet les tracés paraissent désordonnés, prenant rarement des allures rectilignes, pour desservir les  quartiers les plus peuplés que le manque de plan global d'urbanisme a laissé s'installer un peu partout. Bien évidemment, contrairement aux fourmis, il ne s'agit pas de proies mais de desservir au moindre coût un maximum de population.
Un observateur extérieur examinant de plus près ces deux réseaux aurait du mal à croire que ce que nous connaissons actuellement constitue un progrès par rapport à ce qui existait au siècle dernier. L'impression qu'il ressentirait serait certainement de croire que les moyens financiers et techniques étaient autrefois plus importants que maintenant.
Je ne pense pas que ce soit le cas, alors comment expliquer cette situation? Ne saurions nous pas capables d'utiliser les outils dont nous disposons ou oublierions nous d'utiliser nos richesses pour améliorer la vie de chacun?
Je laisse libre le lecteur de répondre à cette question, quant à moi je regrette de ne pas avoir le talent de Jean de LA FONTAINE pour rédiger ce papier sous forme de fable.

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