mardi 31 mars 2015

L'ABSTENTION

On a beaucoup dit et écrit sur l'abstention et notamment sur le désintérêt des français pour la vie politique. Il semble pourtant que l'on puisse s'intéresser à la vie politique et s'abstenir de voter au moins pour deux raisons:
- la non prise en compte des votes blancs dans le calcul des pourcentages de voix attribués à chaque parti
- le manque de lisibilité des politiques proposées par les partis politiques.
Le vote blanc: s'il était comptabilisé on ne confondrait pas bulletin blanc et bulletin nul. Le vote blanc aurait alors pour effet de diminuer mathématiquement le pourcentage de voix de chaque parti, ce qui apporterait certainement un peu d'humilité à ceux qui croient détenir la majorité absolue et qui en réalité ne représentent pas 50% des suffrages exprimés par les électeurs qui ont fait l'effort de se déplacer pour aller voter.
Le manque de lisibilité des politiques des partis: la première chose que doit faire apparaître un parti politique dans ses déclarations et professions de foi est son choix de société.
En France, en dehors des partis qui défendent une vision collectiviste de la société et de celui dont une faible partie de ses électeurs, espérons-le, véhicule des idées racistes et xénophobes, il doit y avoir de l'ordre de 90% d'électeurs pour s'exprimer sur un autre choix de société.
Sur cette base-là, les propositions essentielles vont de la Gauche sociale, type Nouvelle Donne de Pierre Larrouturou à la Droite ultra libérale d'Alain Madelin
Une manière simple de présenter les choses est de distinguer quelques grandes familles: Gauche sociale, Social-démocratie, Social libéralisme, Droite sociale, Droite libérale, Droite ultra libérale. Mais les partis politiques actuels font un curieux mélange de toutes ces catégories si bien qu'à l'intérieur d'un même parti on peut trouver plus de différence entre certains leaders qu'entre des personnalités de partis différents. Ainsi, par exemple Manuel Valls paraît plus près d'Alain Juppé que des "frondeurs" de son parti. Ajoutons à cela quelques personnes qui entretiennent l'ambigüité en introduisant des idées de droite dans des partis de gauche ou des projets de gauche dans des partis d'extrême droite, sans compter ceux qui, bien ancrés très à droite, se présentent comme des défenseurs des classes moyennes.
Les cartes sont donc brouillées, les électeurs ne s'y retrouvent pas et certains n'ont pas envie  nécessairement de se rendre aux urnes pour n'avoir que le choix entre différents partis politiques aux contours tellement mal définis qu'il ne s'y reconnaissent pas.
Force est de constater que l'électorat français n'est pas attiré par les extrêmes. Il se situe entre la Gauche sociale et la Droite ultra libérale. Le vote des électeurs doit, à l'intérieur de cet espace positionner le curseur à une place de son choix et il appartiendra alors aux partis politiques de proposer des alliances qui définiront autour de ce curseur l'étendue de ce qui constituera une équipe stable représentant la majorité des électeurs et, qui de ce fait, aura de légitimes moyens d'agir.

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