jeudi 3 novembre 2016

SYNDICALISME ET POLITIQUE

Il devient de plus en plus fréquent d'entendre dire, par les représentants de la droite et du patronat, que les contacts avec les centrales syndicales sont toujours difficiles, voire impossible, alors que dans les entreprises, les discutions se passent plutôt bien et des accords sont signés avec les représentants du personnel, ce qui conduit inévitablement à faire le reproche aux syndicats de faire de la politique.
De quel droit peut-on reprocher aux syndicats d'avoir une vision de la société et de se battre pour cet idéal que cette vision représente? Ceci s'appelle faire de la politique au sens noble du terme. Il ne s'agit évidemment pas de vouloir donner aux syndicats la possibilité de donner des consignes de vote, ni d'être inféodé à un parti politique, ceci est du ressort de chaque individu.
Mais ne soyons pas naïfs, il est bien évident que plus l'entreprise est petite, plus le poids des représentants du personnel est faible et plus celui des dirigeants est fort. C'est même le cas pour des entreprises de tailles respectables comme ce le fut pour SMART où le patronat est arrivé à signer un accord faisant accepter d'être payé 37 heures pour 39 travaillées. Imagine-t-on une entreprise où sous la pression du personnel l'inverse se produirait, être payé 39 heures pour 37 travaillées?
Ne cherchons pas plus loin pour comprendre pourquoi la loi El Khomri a fait descendre dans la rue des milliers de travailleurs. Ils ne s'y sont pas trompés lorsqu'ils ont appris que les accords d'entreprises pourraient remettre en cause les accords de branches.
Si des progrès sociaux ont été obtenus pendant tout le XX° siècle, c'est bien parce que les travailleurs se sont regroupés en syndicats pour revendiquer leurs droits dans une société qu'ils souhaitaient équitable. Ils ne se sont pas rendus compte que l'euphorie des 30 glorieuses, qui ont érigées  l'individualisme et le chacun pour soi en principe social avec des avantages faciles à obtenir dans une société d'abondance, affaiblissait ainsi l'ensemble des classes dont ils faisaient partie.
Maintenant que l'euphorie est passée, le réveil est difficile, tout à reconstruire, il suffit de voir ce qu'il se passe dans la police, secteur particulièrement syndiqué, qui ne reconnait même pas à ses représentants le droit de parler en son nom.

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