mercredi 23 décembre 2015

MELANGE DES GENRES

Il est de bon ton actuellement, certainement en vue de renouveler le personnel politique, ce qui me parait être une bonne idée, de vouloir interdire aux battus lors d'une élection de se représenter.
Pour l'élection présidentielle, lorsqu'il s'agit d'un retour après un échec, cela  parait aller de soi.
Pour d'autres élections il ne me semble pas illogique de perdre son siège et d'essayer de le récupérer, ou simplement de tenter plusieurs fois sa chance à la même élection. Il est plus douteux, par contre, pour se faire élire après un échec de chercher à être candidat dans des circonscriptions dites "imperdables"
Mais ne mélangeons pas les genres.
Claude BARTOLONE a été battu à l'élection régionale en Ile de France, et bien que ses propos douteux ne plaident pas en sa faveur, cet échec ne remettait pas en cause son mandat de député, et donc la possibilité d'être Président de l'Assemblée Nationale.
Il a remis son mandat de Président de l'Assemblée Nationale, c'est tout à son honneur. Par contre il l'a remis au Président du groupe socialiste, là, ça l'est moins! Car sous couvert d'un geste apparemment d'une grande noblesse ne se cachait aucune prise de risque. A vaincre sans péril....
Claude BARTOLONE n'était pas l'élu des députés socialistes, il n'en était que le candidat qui a été élu par l'ensemble des députés.
C'est donc au premier Vice-Président qu'il aurait dû remettre son mandat. Une nouvelle élection aurait alors eu lieu à laquelle Claude BARTOLONE aurait certainement été présenté par le groupe socialiste.
Compte tenu des fortes divergences régnant à l'intérieur de ce groupe, et du fait que les socialistes à eux seuls n'ont pas la majorité absolue, sa réélection n'était pas nécessairement assurée.
Cette démission si spectaculaire aurait alors pris toute sa valeur, et si Claude BARTOLONE avait été reconduit au poste de Président, il aurait alors pu reprendre immédiatement sa place au perchoir, comme il n'a pas osé le faire.
Ce sont des détails qui comptent pour apprécier le comportement d'un homme politique et son influence au sein de son parti.

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