lundi 7 décembre 2015

MALAISE

Chaque année en cette période précédant les fêtes , je ressens un profond malaise dont la cause est la mendicité, souvent par délégation, qui envahit nos écrans, nos boîtes aux lettres, nos allées de supermarchés et qui sonne à nos portes.
Vous l'aurez compris, il s'agit d'organismes demandant subsides pour lutter contre telle maladie, tel handicap, aider certaines causes ou de personnel de service sollicitant des étrennes.
Pourquoi ce malaise?
Lorsque je fais un don j'ai honte car je sais que de moins riches que moi donnent plus, mais je sais aussi que de plus fortunés, souvent bien plus fortunés, préfèrent cacher leurs revenus dans des paradis fiscaux plutôt que de participer, par leur impôt, à la juste répartition des richesses dont je souhaite simplement qu'elle éradique la pauvreté et la misère, qu'elles soient financière ou sociale.
Je suis choqué par l'argent dépensé pour me culpabiliser lorsque je suis sollicité par des organismes qui m'offrent des stylos, des cartes postales et autres gadgets avant que je n'aie versé la moindre obole.
L'Etat fuyant ses responsabilités transforme les impôts en ce qui peut sembler être des privilèges.
70% des dons sont déductibles des impôts, d'où viennent ces largesses? Du budget de l'Etat, c'est à dire de nos impôts. Seulement voila, augmenter les impôts est un bien gros mot, surtout lorsque ceux-ci sont mal répartis.
Je rêve d'une juste répartition de l'impôt, éventuellement de son augmentation, si nécessaire, car financer la recherche par le bénévolat n'est pas le signe d'une société aboutie.
Cette société prend donc alors des formes paradoxales.
-Les français se plaignent souvent que les fonctionnaires trop nombreux coutent trop cher, pourtant ils mettent la main à la poche pour financer ceux qui cherchent par le biais de leur participation aux sollicitations dont il est question ci-dessus.
-Comme on l'a vu plus haut, une participation à une bonne action permet de déduire de ses impôts 70% des sommes versées. Mais c'est aussi le cas des cotisations syndicales, de l'adhésion à un parti politique sans parler du scandale du "sarkoton".
-L'Etat est incapable de prendre en charge la construction de logements sociaux et, sous prétexte d'aider les moins bien nantis, il permet aux plus riches de s'enrichir encore plus en défiscalisant leurs investissements pour la construction de logements sociaux.
-Lorsque les personnels de service sonnent à ma porte pour demander leurs étrennes, je n'ose pas me distinguer en refusant de participer alors que si un chômeur me propose ses services pour tailler mes arbres ou nettoyer mon toit et que je le rémunère, je suis en infraction parce que je favorise le travail au noir.
Il ne faut pas croire que le malaise que je ressens est simplement dû au fait que le système français ne me convient pas. Chaque pays est obligé de trouver des artifices pour essayer de sauver un modèle de société à bout de souffle.
La COP 21 voudra, par soucis d'économie des ressources naturelles, remplacer l'économie linéaire, qui produit énormément de déchets, par l'économie circulaire qui incite au recyclage, mais il existe malheureusement une autre économie: celle de la compassion.

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