vendredi 1 mai 2015

LE PILLAGE DES RETRAITES

(J'ai publié cet article en mars 2013, il est malheureusement toujours d'actualité.)
Le gouvernement BALLADUR a indexé les retraites sur l'inflation alors que préalablement elles étaient indexées sur les salaires. Concrètement le niveau de vie des retraités était préservé mais leur participation aux bienfaits de la croissance leur était interdite.
C'était un gouvernement de droite.
Le gouvernement AYRAULT s'apprête à légiférer sur le principe du décrochement des retraites par rapport à l'inflation. Le projet actuel prévoit pour une inflation de 1,75% d'augmenter les retraites du régime général de 0,80% et celle des cadres de 0,50% seulement. La perte de pouvoir d'achat est donc de 0,95% pour les uns et de 1,25% pour les autres.
C'est un gouvernement de gauche.
Si l'on fait une simulation en tenant compte de l'espérance de vie des français qui à 62 ans, âge de départ à la retraite, est de l'ordre de 25 ans, et si on reconduit pour chaque année les dispositions prévues actuellement, on s'aperçoit qu'un "français moyen" en fin de vie verra sa retraite amputée de 21,98%, soit une perte de 2 mois et 20 jours de revenu par an, et si ce retraité est un cadre ces chiffres passent respectivement à 27,90% et 3 mois et 10 jours.
Ces chiffres sont énormes, cette proposition si elle est retenue est proprement scandaleuse.
Certes l'effort demandé aux français doit être partagé et, s'il ne concerne pas essentiellement la classe moyenne, il serait logique d'aligner la C.S.G. des retraités sur celle des actifs et de supprimer l'abattement de 10% des revenus pour frais professionnels lors du calcul de l'impôt sur le revenu.
Seulement voilà, les pouvoirs en place ont vite compris qu'une mesure à évolution exponentielle pouvait au début s'appliquer sans douleur ni protestation en ayant à long terme des effets énormes sur la ponction réalisée sur les retraites.
C'est plein de tristesse et avec beaucoup de peine que je rédige ce courrier car le 10 mai 2012 était pour moi un jour plein de joie et d'espoir qui voyait la droite s'éloigner de tous les pouvoirs. J'y voyais aussi un gage de plus grande justice sociale.
Il y a pourtant dans le gouvernement AYRAULT une ministre des affaires sociales et de la santé, une ministre chargée des personnes âgées et de la dépendance qui seraient bien inspirées de s'occuper des ressources des français dont elles ont la charge plutôt que de se soucier de confier le projet d'un déambulateur à un designer ou de s'occuper de la longueur des chemises des malades dans les hôpitaux pour cacher les fesses des patients.
Le revenu des retraités et l'augmentation des cotisations des assurances complémentaires sont d'un autre ordre et méritent, elles, vraiment un traitement social.
Actuellement, qu'on me pardonne ce commentaire quelque peu vulgaire, n'envisage-t-on pas d'augmenter la longueur des chemises dans les hôpitaux pour cacher que les personnes âgées "commencent à en avoir plein le bas du dos".
Depuis 2013, rien ne s'est amélioré, les retraites sont bloquées mes prévisions alarmistes étaient optimistes. Pour mémoire on n'a plus entendu parler du déambulateur ni des chemises des malades, c'était une opération de diversion, ça ne coûte pas cher.

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